UN PEU D'HISTOIRE...

La période préhistorique

Dès les temps préhistoriques, le territoire de la Commune et et des Communes environnant les marais a été habité. De nombreux outils et éclats de silex datant de l’âge de pierre ont été ramassés en surface.

Les vestiges trouvés datent de l’époque néolithique (environ 3500 ans avant Jésus-Christ).Les outils sont de formes diverses (tranchets, grattoirs, haches,lames) et de petites dimensions (inférieures à 15cm).

La localisation des trouvailles est intéressante.

On remarque trois grandes zones:

  1. A l’ouest de la vallée sèche du Petit-Sémillon, vers le hameau de Four, ancien ruisseau qui n’a d’eau que par temps très humide, venant de la Hogue et dont le lit passait au Poirier, à Cagny, pour ressortir à Manneville sous le nom de ruisseau de Cagny et qui se jette dans le cours de Janville.
  2. Entre la vallée du Petit-Sémillonet la vallée sèche qui passe à Frénouville; plusieurs mares jalonnaient son cours dont la mare sur la ferme Verdonck au bord du CD225, la mare aux Pierrots à l’embranchement du CD225 et de la rue de la Résistance.
  3. Entre cette vallée et la Valette où passent par temps humide les eaux de ruissellement qui alimentent la Petite-Rivière.

La période gallo-romaine

Avant la conquête de la Gaule par les Romains, au 1er siècle de notre ère, tois peuplades se partageaient le territoire actuel du Calvados: Les Viducasses(centre Vieux), les Bajocasses(Bayeux), les Lexovii(Lisieux).

Quand les Romains eurent occupé cette région, ils modernisèrent les chemins existants et en firent des itinéraires de liaison rapide pour les véhicules et cavaliers de l’époque, entre Bayeux et Lisieux, Vieux et Lisieux.

Au même siècle, en creusant les fondations de la sacristie, au chevet est de l’église, une centaine de monnaies et de médailles romaines, des premiers siècles de notre ère furent découvertes.

Les trouvailles en surface de débris de céramiques étaient nombreuses, en particulier des tuiles demi-ronde et de la poterie vernissée attestant une occupation importante.

C’est grâce à cela que l’on découvrit les thermes de la villa des Emalés au Poirier. C’est une villa assez luxueuse, aux murs intérieurs décorés et dont les fondations ont résisté aux labours depuis quinze siècles. Elles existent d’ailleurs encore.

Mais le plus important pour l’histoire de frénouville et de ses habitants a été la découverte fortuite d’un cimetière datant de l’époque romaine pour une partie et mérovingienne pour une autre partie. Il est situé dans les champs du Drouly à la limite des communes de Soliers et Bourguébus.

Après les invasions du Vème siècle, les chefs se partagèrent les ruines et s’attribuèrent les terrains qui prirent le nom du possesseur en adjoignant le suffixe « villa »: Frénouville s’appelait Furnoldi- villa, le territoire de Furnold, déformation de Frunolf (chef Franc). Dans les actes notariés, on trouve en 1398: Fournousville et en 1423: Furnouville.

Le Moyen Âge

Il ne semble pas y avoir de faits historiques marquants pour Frénouville entre 911 et 1047.

A cette date , les habitants de Frénouville et des environs « furent saisis d’épouvante » si l’on en croit l’histoire de Guillaume le Conquérant par Guillaume de Poitiers. C’était la bataille du Val Es Dunes entre de nombreux seigneurs du Contentin, du Bessin et des Bocages qui s’étaient révoltés contre le duc de Normandie.

La bataille eut lieu sur les paroisses de Bellengreville, Chicheboville, Frénouville, Soliers. Si elle se déroula en ces lieux c’est, selon Arcisse de Caumont, que les marais des Terriers, de Bellengreville et de Chicheboville devaient, au XIème siècle, rendre peu convenable, pour le développement d’une armée, l’espace compris entre Vimont et Cagny et qu’il fallait se porter plus au Sud pour trouver une plaine plus commode. La bataille fut sévère et les révoltés furent obligés de refluer vers les gués de l’Orne.

Avant la fin du XVIème  siècle, le fief de Frénouville appartenait à la famille Rupierre(1099), Gratepanse(1102), Saffroi(1160), d’Olendo(1350).Mais à partir du XVIème siècle, le fief de Frénouville devint propriété de la famille Nollent qui le garda ensuite. L’histoire de la paroisse, puis de la commune, se mêle à celle de cette famille. Les actes notariés la concernant sont nombreux et permettent de suivre l’évolution de l’organisation de la paroisse et le mode de vie de ses habitants du XVIème siècle à la Révolution Française de 1789.

Notre village de 1848 à 1918

En 1852, les habitants de Frénouville demande la construction d’une maison d’école. Il fut décidé d’en acheter une. Ce fut fait pour la somme de 1500 F, mais beaucoup d’aménagements restaient encore à effectuer en 1854.Cette maison se trouve au n°18 de la rue du Maréchal Foch (autrefois Grande-Rue).

Il fallait alors activer les travaux car la maison de l’instituteur se situait sur le tracé de la ligne de chemin de fer Paris/Cherbourg.

La ligne coupait la commune en deux. Il fallut construire des ponts: la Valette, la Tourelle, pont sur le C.D.225. Cette première voie ferrée fut terminée le 23 décembre 1855. La deuxième voie entre Lisieux et Caen fut ouverte en 1862.

Dès novembre 1901, la commune acheta un nouveau terrain sur la route de la gare pour la construction d’une école neuve. la réception des travaux commencés 1904 eut lieu le 26 avril 1905. L’ensemble comprenait un logement, des dépendances, une salle de classe et un préau. Dans une partie du bâtiment, au rez-de-chaussée, la Mairie et dans une des dépendances une prison municipale. En 1925 une deuxième classe fut ajoutée, car il y avait 70 élèves. Cet ensemble fut détruit en juillet-août 1944, puis rasé au moment de la reconstruction de la commune.

En 1910, les conseillers municipaux de Frénouville et de Cagny demandent la création d’une gare de marchandises, qui fut le cas en 1924.

C’est aussi au début du XXème siècle que fut installée, à Frénouville, une fromagerie fabriquant des camemberts. En 1920, une porcherie fut adjointe à la fromagerie mais les habitants se plaignirent des nuisances et l’établissement cessa ses activités en 1938.

De 1918 à 1945

La première guerre mondiale a freiné l’essor de la France. Le Conseil Municipal prit les décisions financières que le conflit imposait: aides à la Croix-Rouge, aux familles des mobilisés, organisation du ravitaillement, réquisitions, aides aux familles des soldats tués. Le Monument aux Morts rappelle les noms  des 15 victimes de cette guerre de 1914. Le monument fut érigé, à sa place actuelle, en juin 1921.

Les destructions massives dans les zones de combat empêchèrent de réaliser les projets d’amélioration des conditions de vie. Malgré tout, de l’Armistice de 1919 à 1939 certains travaux envisagés avant la guerre furent repris et parfois réalisés.

Le 05 juin 1918, le courant électrique passe à Frénouville. Le transformateur est construit sur le terrain du château donné à cet effet juste en face de la mairie-école, de l’autre côté de la voie de chemin de fer.

A partir de 1930, ce fut une période de crise pour la commune: lutte politique sur le plan local et difficultés sociales. Le chômage était important.

En 1939, la mobilisation générale désorganisa la vie rurale. Les hommes partaient sur le front. De 1940 à 1944, le château de Frénouville fut réquisitionné par l’occupation allemande. Face à l’administration allemande, la résistance frénouvillaise s’organisait: la rue de la Résistance, la rue Fred Scamaroni, la rue Roland-Spitzer, la rue Léonard Gilles furent appelées ainsi pour en maintenir le souvenir.

Le 13 juillet 1944 le bourg fut bombardé, l’église et son clocher furent très endommagés ainsi que plusieurs maisons et bâtiments.

Une offensive eut lieu le 18 juillet, le château fut partiellement détruit.

Le 18 juillet 1944, Frénouville est libéré, les prisonniers rentrèrent dans leur foyer, une situation douloureuse se terminait.

79 ans plus tard, que de changements! Il fallut penser à reconstruire.

Un plan d’urbanisme fut adopté en 1950 et de nouvelles voies ont été créées: rues du Maréchal de lattre de Tassigny, du Général de Gaulle, du Maréchal Leclerc, du 6 juin.

Sources: Frénouville, commune Bas Normande par Bernard Martin